Exercer le contrôle sur les grands groupes médiatiques est la condition sine qua non pour la prolifération d'une pensée hégémonique qui soutient la structure de pouvoir. Les mass media font du prosélytisme pour l'interprétation que les élites émettent sur la réalité ; des propagandistes experts dans la diffusion d'expressions comme compétitivité, individualisme, méritocratie ; en essayant d'entraver les réactions défavorables de la plupart des citoyens en opposition à la politique d'austérité budgétaire : anesthésier les consciences pour démobiliser toute alternative au mode de production capitaliste. Un peuple manipulé ne représente pas une menace réelle pour les objectifs de l'oligarchie qui spécule sur les vies des salariés, en les soumettant aux fluctuations des marchés financiers. Or, pour démobiliser tout mouvement contestataire, il faut la mise en marche d'une superstructure de contrôle au moyen de l'acquisition de médias subalternes qui agissent de manière synchrone avec les postulats de la classe privilégiée.
Ses idéologues génèrent une construction politique que les médias répètent, en essayant que la majorité de la société s'identifie avec les intérêts de l'élite, assumant ainsi les réformes que subira l'ensemble de la classe ouvrière. De cette manière, les technocrates ultralibéraux visent à nous convaincre de la viabilité de leurs propositions comme seules possibles dans un contexte mondialisé. Nous devenons des automates au sein de la chaîne de pro duc t ion et de consommation, en même temps qu'ils affaiblissent les syndicats et toute organisation collective qui remet en question leurs mesures draconiennes. La liberté est la condition primordiale pour la prise de conscience et la rupture avec le monopole de la pensée unique. Toutes les réformes conjoncturelles mises en oeuvre par le pouvoir sont liées aux ambitions de l'oligarchie. L'interprétation tendancieuse, pratiquée parfois depuis les médias, rejette dans l'utopique toute pensée alternative au néolibéralisme, de même que leur concentration en mains privées joue contre la pluralité, en affaiblissant ainsi la démocratie.
La subordination salariée dans les relations de travail est une forme de déterminisme exercée de la part du patronat sous une structure anthropique capitaliste où la propriété des moyens de production est privée, tout en assurant l'exploitation de la force de travail. Se produit une aliénation asphyxiante des travailleurs subjugués par les dogmes ultralibéraux, avec leurs nouveaux modèles de précarité tels que les plateformes virtuelles : l'ubérisation de l'économie est le paradigme du totalitarisme. La spéculation comme loi suprême, en réduisant la vie des travailleurs à un phénomène impersonnel. Les grands groupes de désinformation jouent un rôle primordial dans la légitimation du modèle économique, en créant un imaginaire collectif qui nous conduit au désastre tant humain qu'environnemental.
La défense de médias alternatifs est un élément consubstantiel à la génération d'un nouveau rapport de forces démocratique et émancipateur.