Mais qu'en est -il aujourd'hui? Le cabinet de recrutement Robert Half s'est penché sur le sujet, en interrogeant 2090 actifs français. A la question «êtes-vous satisfait de l'équilibre entre votre travail et les autres aspects de votre vie?», ils ne sont que 12% à s'être déclarés satisfaits de cet équilibre, dont seulement 3% de très satisfaits. A contrario 65% des sondés se disent insatisfaits, dont 18% de «pas du tout satisfaits». Un taux loin d'être suffisant donc, alors même que «depuis quelques années, l'équilibre vie professionnelle et personnelle fait partie des aspirations des actifs, ce qui n'était pas du tout le cas dans une époque pas si lointaine», détaille Marina Chéné, senior manager chez Robert Half.
Un taux encore plus bas chez les 18-34 ans
Et tous ne sont pas égaux devant le taux de satisfaction de l'équilibre de vie. Jeunes entrants sur le marché du travail, les millennials (génération Y, né entre 1980 et 2000) pourtant soucieux de concilier vie perso et vie pro, ont le taux de satisfaction le plus faible. Ils ne sont que 9% des 18-34 ans à se dire satisfaits, contre 14% de leurs aînés âgés de plus de 55 ans. Entre les deux, la catégorie des 35-54 ans connaît quant à elle un taux intermédiaire de 12%. L'étude ne précise malheureusement pas si ce déséquilibre de satisfaction entre les tranches d'âges est dû à une plus forte exigence des jeunes, ou aux sacrifices mis en œuvre pour faire décoller leur carrière.
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Les choses devraient néanmoins changer sous peu, précisent encore les auteurs de l'étude. La simplification du Code du travail est en voie d'apporter des améliorations concrètes, notamment grâce à la facilitation du télétravail, source de flexibilité. Côté directions les mentalités évoluent aussi. 38% des directeurs généraux (sur 300 interrogés) se disent envisager plus de flexibilité dans le travail, et 34% favorables à l'équilibre de vie de leurs salariés, peut-on lire dans une étude menée par le même cabinet en janvier 2018. «La plupart des dirigeants d'entreprises comprennent que le bien-être au travail a un impact concret en termes de productivité», renchérit Marina Chéné, pour expliquer cette évolution. Une tendance fortement appréciée des jeunes actifs, qui permet aux entreprises d'augmenter leur attractivité et de fidéliser leurs salariés, sur un marché de l'emploi plus flexible et donc plus concurrentiel.