Aussitôt dit, aussitôt fait ! V'là-t'y pas qu'entre la dinde de Noël et les huîtres du réveillon de la Saint-Sylvestre (dont beaucoup de privés d'emploi n'ont pas vu la couleur), un décret publié au Journal officiel du 30 décembre vient durcir les sanctions concernant l'insuffisance de recherche d'emploi, et notamment le refus de deux « offres raisonnables d'emploi ». Il concrétise en cela l'une des dispositions de la loi « Avenir professionnel » du 5 septembre 2018. Celle-ci a abrogé la possibilité pour le chômeur de refuser un emploi si le montant du salaire proposé était inférieur à un certain pourcentage de son dernier salaire (dégressif avec le temps).
Depuis le 1er janvier, il peut seulement refuser un emploi si le salaire proposé est inférieur à celui normalement pratiqué dans la région et pour la profession concernée (ce qu'il appartiendra à l'intéressé de démontrer) ou au Smic. N'importe quel boulot à n'importe quel prix… Ou presque !
Comme, dans le même temps, les sanctions sont alourdies, je vous laisse imaginer les radiations en pagaille et les suppressions d'allocations qui iront avec. On peut ainsi résumer la pensée inerte du président (partagée avec le patronat) : si les chômeurs ne trouvent pas de travail c'est que, soit ils se complaisent dans l'oisiveté, soit, pour ceux qui n'entrent pas dans cette dernière catégorie, ils sont trop exigeants.