La proportion de Français ne bénéficiant pas d’une couverture complémentaire a atteint 10% en 2018, contre 7% en 2017 et 6% il y a cinq ans, selon le baromètre annuel du cabinet Epsy. Cela témoigne d’une aggravation du renoncement à la complémentaire santé.
Selon cette étude, le recul est particulièrement marqué chez les plus jeunes et les étudiants. Dans la tranche des 18-24 ans, le pourcentage de Français équipés a baissé de 75% en 2017 à 66% en 2018. La baisse est plus importante chez les étudiants, dont le taux d’équipement passe de 85% à 69% en un an. Avec la fin du régime étudiant à la rentrée universitaire 2019, ils ne sont plus rattachés aux mutuelles étudiantes pour leur régime obligatoire, et on ne peut exclure que certains jeunes ignorent la possibilité d’être ayants droit du contrat de leurs parents. Si ceux-ci ont souscrit un contrat santé auprès d’une mutuelle du Groupe, la démarche est assez simple pour que leurs enfants soient couverts pour les dépenses de santé.
Une baisse est observée également concernant les ménages aux revenus modestes (c'est-à-dire moins de 20 000 euros par an), leur « taux d'équipement » est en effet passé de 84% en 2017 à 80% en 2018.
Rappelons que le groupe Macif propose des contrats dans le cadre de dispositifs tels que la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) ou l’Aide à la complémentaire santé (ACS).
Alors que les trois familles de complémentaires santé ont pris en décembre 2018 des engagements de modérations tarifaires pour 2019, la tendance au non-équipement des Français pourrait tout de même être susceptible de s’accentuer, car 17% des Français se déclarent prêts à se passer de complémentaire santé.
Cependant, le niveau de satisfaction des Français à l’égard de leur complémentaire santé est au plus haut, à 92%, alors qu’il oscillait entre 89 et 91% au cours des années précédentes.
De plus, quant au prix de la complémentaire santé, les points de vue sont partagés : parmi les Français équipés, une majorité (57%) juge le prix de leur contrat juste, tandis que 39% le considèrent excessif et 4% faible. Aussi, les contrats étant taxés à 14%, la fiscalisation de la complémentaire santé est mal perçue par les assurés, qui la jugent injustifiée à 71%. Une des propositions des mutuelles pour faciliter l’accès aux soins est d’ailleurs de limiter la taxation des contrats santé.
Source : étude Epsy, 8 janvier 2019, résumée par François Colas Des Francs, administrateur Macif-Mutualité