En effet, alors que le cortège intersyndical de Paris allait se mettre en route, dans le calme, les forces de l'ordre sont intervenues sans discernement, avec usage de grenades lacrymogènes.
Fort heureusement, ce qui s'est produit à Paris ne s'est pas reproduit en d'autres lieux et ce sont plus de 310 000 salariés, privés d’emploi et retraités qui se sont rassemblés sur près de 250 manifestations, rassemblements et initiatives festives, soit un nombre plus important qu'en 2017 et 2018.
Le secrétaire général de la CGT obligé de quitter la manifestation
Fait rare : le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a d'ailleurs du quitter le cortège de tête et annuler sa conférence de presse. Interrogé par téléphone par l'AFP pour savoir s'il avait quitté définitivement la manifestation, le numéro un de la CGT a répondu par SMS : « non, je suis juste un peu en retrait ». Philippe Martinez a dénoncé la présence d'« individus qui ne sont pas là pour manifester et empêchent la manifestation de se tenir » et a critiqué des « problèmes de coordination » au niveau des forces de l'ordre.
« Attention de ne pas dénaturer le sens de cette journée », avait averti ce matin Philippe Martinez, sur France Inter, regrettant que les violences en marge des manifestations depuis 2016 « ça se répète ».
La police a chargé la CGT…
Ce début de 1er mai 2019 a été une véritable confiscation du traditionnel rendez-vous des travailleurs.
Dans un communiqué, la CGT a immédiatement et « fermement dénoncé les violences en cours sur Paris.Alors que le cortège intersyndical devait démarrer à 14 h 30, une répression inouïe et sans discernement a lieu suite aux actes de violence de certains. Nos camarades présents, y compris notre secrétaire général, se font gazer et reçoivent des grenades. Ce scénario en cours, scandaleux et jamais vu, est inadmissible dans notre démocratie. Cette situation tranche avec les très nombreuses mobilisations de salariés, privés d'emploi et retraités qui ont eu lieu ce matin dans le calme dans plus de 240 manifestations ».
« La police a chargé la CGT, une CGT bien identifiée, fait grave. Pour un ministre de l’Intérieur qui nous avait dit “je maîtrise la situation, j’ai changé le préfet, vous allez voir ce que vous allez voir”, eh bien, on a vu », a dit Philippe Martinez, une fois revenu dans le cortège de tête. « Il y a un problème et avec le préfet et avec M. Castaner », a-t-il ajouté.
Rencontrée avant les premiers incidents, Valérie Lesage, secrétaire générale de l’Urif-CGT, a pu redonner le sens du 1er mai en général et de ce 1er mai particulier, dans le contexte de la colère populaires des gilets jaunes depuis six mois et des annonces d’Emmanuel Macron de la semaine dernière.