A Marseille, la centrale de géothermie marine Thassalia turbine grâce à KSB

Le 23 mars, à l’occasion de l’inauguration des nouveaux locaux de la direction régionale Rhône-Méditerranée à Aix-en-Provence, Boris Lombard, président de KSB région d’Europe Ouest, a visité Thassalia, sur le port de Marseille. La première centrale de géothermie marine d’Europe à alimenter directement en chaud et en froid des bâtiments est équipée en pompes et turbines KSB.

Jeudi 23 mars, une délégation de KSB conduite par Boris Lombard, président de KSB pour la région d’Europe Ouest France (Belgique, Espagne, Portugal), était en déplacement dans les Bouches-du-Rhône pour inaugurer les nouveaux locaux de la direction régionale Rhône-Méditerranée, une des trois installées dans l’hexagone (avec Gennevilliers et Cenon). La direction régionale, basée sur la zone des Milles à Aix-en-Provence depuis 38 ans, a déménagé à quelques mètres de son site historique et dispose désormais de nouveaux bureaux et ateliers (2 770 m2 au total, dont 1 450 m2 d’ateliers). L’investissement de 4 millions d’euros vient ainsi conforter son implantation dans le sud-est.

Employant une cinquantaine de salariés, le lieu de maintenance et de réparation des machines tournantes couvre le tiers de la France: de l’ex-région Languedoc-Roussillon à la Bourgogne en passant par Monaco et l’ex-région Rhône-Alpes. Equipé de nouvelles machines pour refaire des pièces à neuf et de moyens de levage jusqu’à 10 tonnes, il élargit son offre de service à une clientèle diversifiée: industrie chimique, marine nationale à Toulon, majors de l’eau et de l’assainissement, BTP (chauffage, climatisation, etc.). Ce dernier secteur représente d’ailleurs 25% du chiffre d’affaires de 300 millions réalisé en France par KSB pour un effectif de 1 800 personnes.

Corrosion 

La visite dans le sud-est a aussi été l’occasion pour KSB de découvrir, au port de Marseille, une application de ses produits. La centrale Thassalia, première centrale de géothermie marine d’Europe à alimenter en chaud et froid des bâtiments, en est un exemple emblématique.

Réalisée par Engie, qui a investi 35 millions d’euros dans le projet avec l’apport de 7 millions d’euros d’aides publiques, la centrale est équipée de turbines et pompes KSB. Pour éviter les risques de corrosion liés à l’eau de mer car la centrale puise son énergie en Méditerranée, OTV, le lauréat du lot «eau de mer», a proposé à Engie d’installer six pompes KSB CPKN en acier Noridur. Ce choix, tout comme celui de protéger avec un revêtement en allar les robinets à papillon, qui assurent les fonctions d’isolement ou de régulation de l’eau de mer, est une réponse à la problématique de la corrosion.

Economie d’énergie 

Réduire la consommation électrique a été l’autre préoccupation d’Engie. Ainsi, Cofely Services, lauréate des lots «génie climatique» a proposé des groupes de pompage à rendement élevé pour limiter la consommation et aussi contribuer à l’obtention du label «haute qualité environnementale». Ainsi, l’énergie est acheminée vers les bâtiments via un réseau d’eau chaude (60°C) et un réseau d’eau glacée (5°C). Chacun des deux circuits est équipé de quatre pompes (KSB Mega-CPK) avec une puissance s’échelonnant entre 160 kW et 355 kW. Elles affichent des rendements jusqu’à 84% pour des vitesses de 1 500 tours/minutes et 1 750 tours/minutes. «En jouant sur l’entraînement ou moteur du groupe de pompage, on peut économiser environ 10% d’électricité. En travaillant sur leur optimisation du rendement hydraulique de ces mêmes pompes, l’économie peut être de 20%», précise Jean-Luc Morel, directeur régional des ventes KSB Rhône-Méditerranée. En l’occurrence, Thassalia affiche une réduction de 70% de gaz à effet de serre pour les bâtiments auxquels elle est raccordée, de 40% consommation d’électricité et 65% de consommation d’eau.

 

 

Inauguré le 17 octobre dernier, la centrale thermo-frigorifique alimente aujourd’hui 160 000 m2 de bâtiment dans le périmètre d’Euroméditerranée à Marseille. Elle a la capacité de monter à 500 000 m2. L’objectif sera atteint en 2020. Engie doit encore construire un kilomètre de réseaux de raccordement sur les trois prévus au total.

Focus

Comment ça marche ?

La centrale est alimentée en eau de mer pompée à sept mètres de profondeur dans le port de Marseille par six pompes équipées d’un moteur de 160 kW à vitesse variable pour un débit total de 1 000 l/s. L’eau de mer, dont la température varie (environ 14°C l’hiver et 22°C l’été), alimente des échangeurs thermiques reliés aux thermofrigopompes (TFP) et aux groupes froids. Ils apportent des calories pour chauffer quand il fait froid et des «frigories» pour rafraîchir quand il fait chaud. Thassalia a recours au gaz à hauteur de 5% via des chaudières gaz et à 25% à l’électricité.

L’énergie est ensuite acheminée vers les bâtiments d’Euroméditerranée via un réseau d’eau chaude (60°C) et un réseau d’eau glacée (5°C).

Fiche technique

Maîtrise d’ouvrage: Thassalia (Engie).

Maîtrise d’œuvre: Climespace, Ingevalor, Hydratetech et Carta Architecte pour la centrale; Engie Cofely DTIP, Sitetudes et Actibe pour les réseaux.

Puissance installée: 10 mégawatts chauds; 19 mégawatts froids.

Coût: 35 millions d’euros (20 pour la centrale; 15 pour les réseaux).

Source : Christiane Wanaverbecq (Bureau de Marseille du Moniteur) - LE MONITEUR.FR