La CGT appelle à une journée de grève le 5 février prochain

La CGT appelle à une journée de grève le 5 février prochain

Sur les gilets jaunes 
« C’est un mouvement positif qui se mobilise pour des questions de justice fiscale, d’environnement, de services publics et d’égalité face à l’impôt. Des revendications que la CGT porte depuis des années. »

Sur les convergences possibles 
« C’est deux mondes différents puisque celles et ceux qui se mobilisent depuis trois mois n’étaient pas dans les mobilisations sociales que nous connaissons traditionnellement depuis plusieurs années. »
« On s’est heurté dès le départ à des gens qui ne voulaient ni syndicats ni politiques. Mais on voit aujourd’hui qu’il y a des convergences. »
« A Toulouse, une assemblée générale CGT/gilets jaunes avec deux cents personnes a eu lieu et a débouché sur des actions communes. »

Sur le rôle des syndicats 
« La CGT appelle à la grève le 5 février sur les questions de pouvoir d’achat, de contrôle des aides publics, de justice sociale et fiscale qui sont les revendications des gilets jaunes depuis plusieurs semaines. C’est en train de bouger dans notre pays. »
« Aujourd’hui, il y a des moyens de faire les choses ensemble sans parler de récupération mais en faisant de la co-construction avec les gilets jaunes. C’est ce que nous portons à la CGT. »
« Se mobiliser massivement par des mobilisations, c’est bien, mais si on veut faire plier le gouvernement et imposer d’autres choix de société, ça passera par la grève dans les entreprises. »
« Si on veut peser dans le rapport de force, ça passera par la grève. »

Sur l’absence des gilets jaunes lors des manifestations contre la loi Travail et réforme SNCF 
« On a tous fait le constat que ces gens-là n’étaient pas mobilisés au départ. »
« On est arrivé à un point de rupture, ces gens n’arrivent plus à vivre tout simplement. »
« Ce qu’on voit dans ces mobilisations, c’est qu’il y a beaucoup de salariés de petites entreprises qui ne voient pas les organisations syndicales et qui n’a pas la parole de CGT au quotidien. »
« Notre devoir en tant que militants syndicaux, c’est d’aller à la rencontre de ces gens-là et de leur expliquer ce qu’est la CGT, ce qu’elle porte, ce qu’elle a amené aux salariés depuis plusieurs années et d’expliquer qu’il faudra continuer la mobilisation sociale bien après les gilets jaunes, parce que l’agenda social va être très chargé. »

Sur le grand débat national 
« Emmanuel Macron joue à ce qu’il sait faire de mieux, c’est-à-dire un enfumage en essayant de faire une opération de communication. Je crois qu’en réalité Emmanuel Macron est entré en campagne pour les élections européennes. »
« La position de la CGT est très claire : nous avons refusé de participer au débat national parce que nos revendications sont connues. »
« Nous appelons en revanche à investir massivement les débats sur les territoires pour porter les revendications sur les cahiers de doléances et faire émerger toutes ces idées qui montent dans le pays. »
« Quelle garantie de transparence on a sur la restitution de ce débat et que les idées majoritaires qui vont être portées dans les cahiers de doléances vont se traduire dans les actes politiques ? »
« Si Emmanuel Macron ne traduit pas en acte politique les exigences qui montent dans le pays, ça sera l’échec du quinquennat. »

Sur l’agenda social du gouvernement 
« Il faudra revenir à la table des discussions mais aujourd’hui on a une réalité c’est que le gouvernement veut se passer des syndicats et le grand épargné de la période, c’est le MEDEF et le patronat. »
« On n’entend aucune critique sur le patronat qui dirige les politiques du pays et souffle à l’oreille d’Emmanuel Macron. »
« Le décret qui est sorti en catimini le 30 décembre et qui accélère le contrôle des chômeurs et qui veut les stigmatiser, est insupportable. »
« Si le président de la République veut s’attaquer aux combines il n’a qu’à s’attaquer à l’évasion fiscale. »
« Selon le rapport d’ATTAC, on voit que les multinationales payent 6% de moins d’impôts entre 2010 et 2017. »
« Le problème dans ce pays, ça n’est pas les chômeurs, les gens veulent travailler, ils subissent le fait de ne pas avoir d’emploi. »

Sur les violences policières 
« On a banalisé la violence policière. »
« La dérive sécuritaire de l’Etat est extrêmement importante, il faut la combattre et la dénoncer. »
« La loi sécuritaire qui a été mise sur la table par Christophe Castaner est un copié/collé de celle qu’avait proposé la droite sénatoriale déjà en 2018 et s’inspire du hooliganisme. »
« Quand on est militant politique ou syndical et qu’on manifeste, on n’est pas un hooligan. »
« Ficher les manifestants pour leurs opinions politiques, aucun gouvernement français ne l’a fait depuis Pierre Laval en 1942. »
« C’est symbolique de l’échec de la macronie. Quand on arrive plus à convaincre les gens, le seul moyen de contenir la colère populaire, c’est par la force. »
« Les gilets jaunes ont répondu de manière exemplaire : depuis deux samedis consécutifs avec quasiment aucune violence, ce qui prouve que la mobilisation est très largement pacifique. »

Sur la gauche 
« Il y a quelque chose d’assez paradoxal parce que les revendications qui montent sont des revendications de progrès social, de justice sociale, d’une autre société basée sur le partage, l’échange, la solidarité et on voit dans les sondages que c’est l’extrême droite qui pourrait faire main basse sur ces voix-là aux élections européennes. »
« Le paysage de la gauche est désespérant. Il n’offre pas de perspective puisqu’il n’y a pas de rassemblement en vue des échéances européennes. »
« Il faut que cette gauche se rassemble. »
« Si l’on veut demain créer de l’espoir et imposer d’autres choix, y compris au niveau européen, nous aurons besoin de députés de gauche progressistes qui portent la voix de celles et ceux qui luttent dans les territoires. »
« Les communistes n’ont pas désigné de tête de liste, ils ont désigné un chef de file aux élections européennes, Ian Brossat, qui depuis le début a porté la question du rassemblement qui continue de la porter et que nous porterons jusqu’au dernier moment parce que nous considérons que c’est la meilleure réponse pour éviter que demain le Parlement européen ne bascule à l’extrême droite. »
« Si les salariés ne veulent pas se retrouver dans le pays avec une situation comme en Autriche où l’on impose la semaine entre 40 et 60 heures, avec des heures supplémentaires, faites au choix du patronat et payables trois ans après, il va falloir une majorité progressiste au Parlement européen. »