Gagnants : les retraités les plus fortunés
Pas si simple, ni si équitable, cependant. Car dans le même temps les retraités rentiers les plus aisés profiteraient d'une autre mesure d'Emmanuel Macron, celle du taux unique d'imposition à 30% des revenus du capital (intérêts, dividendes, plus-values et loyers). Cela induit de fortes baisses de fiscalité pour tous ceux qui sont soumis aux tranches supérieures et notamment au taux maximal d’imposition (le taux maximal diminuerait de 28,2 points pour les intérêts ou pour les plus-values mobilières, et a minima de 10,2 points pour les dividendes et bien plus si est reprise la politique d’abattement actuelle).
Les retraités les plus aisés, et ayant une grosse composante de capitalisation, ne sont donc pas forcément perdants. Pas sûr donc que la hausse de la CSG compense le manque à gagner de la diminution des cotisations, compte-tenu de la déperdition sur la fiscalité du capital.
Perdants : les cadres au chômage
Reste enfin l’inconnue du maintien de la logique assurantielle du système chômage. Les cotisations chômage des salariés sont des cotisations contributives qui ouvrent droit à des prestations dépendant des cotisations versées. Or, en fiscalisant son financement, le gouvernement déconnecte les cotisations des droits qu’elles ouvrent.
Il entend de surcroît étendre la couverture à tous, notamment aux démissionnaires et aux indépendants. Or cette extension a un coût qui pourrait avoir pour contrepartie une couverture globalement moins généreuse pour les salariés, notamment pour les cadres. L’idée étant de plafonner les indemnités où de les forfaitiser. Là ce sont les chômeurs qui pourraient être perdants, et notamment les chômeurs-cadres.
On le voit, basculer les cotisations chômage sur l’impôt n’est pas que comptable. Cela touche aux principes de notre protection. Et c’est là que la que le débat pourrait s’enflammer.