Suppression des cotisations sociales au 1er octobre 2018

Suppression des cotisations sociales au 1er octobre 2018

Mieux vivre des fruits de son travail, subvenir à ses besoins, se distraire, s’instruire, se faire plaisir et faire plaisir… les raisons d’avoir les moyens financiers de répondre à ces aspirations sont légitimes.
Le gouvernement annonce une augmentation du pouvoir
d’achat des salariés du privé en supprimant, à
partir du 1er octobre, les cotisations assurance chô-
mage et pour partie celles de
l’assurance maladie via un nouveau prélèvement de CSG. Il ne
s’agit en rien d’une augmentation
des salaires, décryptage :
• Augmenter le « net à payer» en supprimant les cotisations
sociales, revient à abaisser les droits à la santé
et à l’indemnisation lors de la perte d’emploi, en clair,
contraindre à recourir à des assurances privées, plus
chères, moins efficaces et détruisant tout mécanisme
de solidarité.

• Augmenter le « net à payer
» en supprimant les cotisations
sociales, provoque un manque de financements
des caisses de Sécurité sociale, génère
mécaniquement leur déséquilibre financier, afin,
le jour venu, de les remettre en cause à la vue de
leur situation financière déséquilibrée.
• Augmenter le « net à payer » en supprimant
les cotisations sociales, c’est donner le prétexte
pour les employeurs de ne pas augmenter les
salaires et augmenter les béné-
fices, lorsqu’il y en a, encore plus
augmenter les dividendes pour les
actionnaires.
Certes, une augmentation du salaire
net de 19 € par mois va apparaître
au niveau du SMIC. Ces
quelques euros accordés sur le
salaire net sont vite repris, notamment
dans les dépenses de santé,
à travers les baisses de remboursement
de médicaments, les augmentations
de cotisations dans les
mutuelles ou les complémentaires
santé…
Deux choix politiques s’affrontent :
• Celui qui ne souhaite rémunérer
que le travail et rien d’autre. Dans ce système-là,
le salarié doit se payer des assurances
privées (lorsqu’il en a les moyens) pour sa santé,
celle de ses enfants, le chômage, la parentalité,
la vieillesse, la dépendance, la retraite… 


Les cotisations sociales, ce ne sont pas des taxes, c’est du salaire !
C’est Pas du salaire pour le mois immédiat, mais du salaire pour toute la vie !

le système anglo-saxon. Les désastres sociaux
que ce système génère sont l’augmentation de la
misère, de la précarité, l’appauvrissement géné-
ral des populations, le développement de travailleurs
pauvres et la nécessité de travailler jusqu’à
sa mort.
• Celui qui souhaite que la rémunération du travail
intègre des dispositifs de solidarités dans les
domaines de la santé, du chômage, de la famille,
des retraites... C’est notre modèle social mis en
place, en France, au sortir de la seconde guerre
mondiale. Ce système contraint l’employeur à
participer au financement de la protection sociale.
Depuis plusieurs années maintenant, les
décisions politiques successives exonèrent le
patronat d’une part toujours plus grande de ses
contributions obligatoires.
Le tour de « passe-passe » du gouvernement est de
tenter de nous faire croire que l’augmentation du «
bas de la feuille de paie » (net à payer) est une augmentation
des salaires, c’est faux et c’est même tout
le contraire !
Pour augmenter réellement les salaires, il faut les
augmenter dans les entreprises, dans les branches
ou au plan national dans les fonctions publiques. Il
faut augmenter le Smic, référence pour les négociations
salariales.
L’augmentation des prix nécessite une vraie mesure:
la seule augmentation qui compte, c’est celle du salaire
brut !
Les choses sont claires : la mesure du gouvernement
ne vise pas à augmenter les salaires, mais à abaisser
globalement le niveau de protection sociale, à transférer
les mécanismes de solidarité vers des systèmes
assurantiels privés.
Alors !
Vous l’avez vu le tour de « passe-passe » ?
Pour les salaires, agissons dans les entreprises,
dans les branches, dans la fonction publique,
pour mieux vivre des fruits de son travail !