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La CE réclame t elle la réforme du code du travail ?

On revient sur l'acte 1 des réformes Macron. Les concertations démarrent entre les syndicats et le gouvernement d'Edouard Philippe pour réformer le code du travail. Bercy reçoit de son côté les fonctionnaires avec en ligne de mire 120 000 postes en moins sur le quinquennat. Jean Luc Mélenchon, candidat la France Insoumise aux législatives s'interroge sur les marges de manœuvres du gouvernement.

"Ca va faire moins de policiers, moins d'instituteurs. Monsieur Macron et son gouvernement vont appliquer la feuille de route fixée par la Commission européenne. C'est un gouvernement qui n'a pas de marges de manoeuvre, d'imagination. Ils appliquent. La Commission demande à tous les gouvernements de baisser les dépenses publiques alors que celles ci sont le premier levier de la croissance".Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT reçu le 23 mai 2017 par le Président de la République avec des propositions de code du travail.


Article dans Challenges sur le chantier du code du travail

L’ÉTAT DES LIEUX

Le chômage, c'est le mal français. Jamais redescendu sous la barre des 7 % depuis 1983. Il est aujourd'hui perché à 9,6 % alors que l'Allemagne et le Royaume-Uni sont au plein-emploi. En cause, un droit social complexe qui freine les embauches. Cette rigidité a engendré un marché du travail " dual " avec des emplois très protégés et d'autres très précaires, en particulier chez les jeunes. Résultat, la France est devenue la championne des CDD (voir graphique) et 87 % des embauches se font avec ce type de contrat de travail.

François Hollande a fait des avancées discrètes et dans la douleur. Outre la réforme du Code du travail, jugée timorée par de nombreux experts, l'ex-président a axé sa politique de l'emploi sur les baisses de charges pour les entreprises via le Crédit d'impôt pour l'emploi et la compétitivité (CICE) et le Pacte de responsabilité. Mais Hollande a fait une grave erreur. Lorsqu'il a lancé le CICE, sa mesure phare, il n'a pas pris en compte l'avis des spécialistes du marché du travail. " Les baisses du coût du travail pour des salaires entre 1 et 2,5 smic sont peu efficaces. Et toutes les études empiriques ont montré que les allégements de charges à ce niveau de rémunération sont affectés, pour l'essentiel, à des hausses de salaires ", soulignait Pierre Cahuc dès 2012 dans Challenges. L'évaluation du dispositif a confirmé sa prédiction : selon France Stratégie, le dispositif aurait " créé ou sauvegardé " entre 50 000 et 100 000 jobs, en 2013-2014 pour un coût faramineux de 28,7 milliards d'euros sur cette période.

Autre réforme importante, le compte personnel d'activité, qui attache certains droits sociaux aux personnes et non plus aux statuts, constitue une innovation face à l'ubérisation de l'économie. Mais ce dispositif contenu dans la loi Travail est, pour l'instant, une quasi-coquille vide qui comprend seulement les droits à la formation.

La loi sur la sécurisation de l'emploi de 2013 s'est, quant à elle, attaquée aux plans sociaux, en simplifiant les procédures de licenciements collectifs. Désormais, le chef d'entreprise peut signer un accord avec les syndicats majoritaires pour organiser le plan social ou faire une demande d'homologation à l'administration. Et les délais pour contester les plans sociaux devant la justice sont raccourcis, ce qui réduit le risque juridique pour l'entreprise.SOURCE: EUROSTAT



Chômage : les jeunes aux premières loges

Entre 1975 et 2015, le taux de chômage a été multiplié par quatre pour les 20-24 ans et par presque autant pour les 25-49 ans.

Depuis 2008, la crise a particulièrement touché les plus jeunes. Le taux de chômage des moins de 25 ans atteint désormais un niveau record en France. Mais les plus âgés ne sont pas épargnés non plus.

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État des lieux et évolution depuis 1975

En 2015, plus d’un jeune actif sur cinq (22,1 %) de 20 à 24 ans est sans emploi, quatre fois plus qu’en 1975. La majeure partie de l’augmentation du chômage des jeunes a eu lieu en dix ans entre 1975 et 1985 : le taux passe alors de 5 à 17 %. Les actifs de 25 à 49 ans sont beaucoup moins touchés en 2015, leur taux de chômage est 2,3 fois moins élevé que celui des 20-24 ans. Le taux de chômage des 50-54 ans reste le plus faible même s’il a plus que triplé (de 1,9 % à 6,7 %) au cours de la période. Si le taux est moindre, à cet âge la durée du chômage est très supérieure à celle des plus jeunes (lire La durée de chômage selon le sexe et l’âge).

Le chômage des jeunes atteint des records depuis 2008